Le_Trait_d'Union
LE COIN DES POETES …  


 
« PETITS NUAGES, VERSEZ VOS LARMES »


Petits nuages versez vos larmes
Aux quatre coins du monde entier,
Que vos pleurs éteignent les flammes
De ces incendies par milliers.
Petits nuages versez vos larmes
Sur notre planète souillée,
Voyez comme la vieille dame
A ses poumons bien pollués.

Cirrus, stratus et cumulus,
Aidés de tous vos autres frères,
Venez donc détruire ces virus
Qui contaminent notre Terre.
Purifiez de vos gouttelettes 
Chaque rivière, chaque ruisseau,
Que vos larmes, vos pleurs célestes
Refassent pousser l’arbrisseau.


Petits nuages versez vos pleurs
Sur notre Terre, bien malmenée
Par tant de violences, de malheurs,
Depuis plus d’quatre milliards d’années.
Petits nuages versez vos larmes,
Que celles-ci viennent rouiller
Définitivement les armes
Créées par l’homme pour tuer.

Pauvre planète tellurique
Qui tourne toujours, malgré tout,
Malgré le nombre pléthorique
De ces brise-feux, brise-tout
Qui, de catastrophes en drames,
Ne cessent de la dégrader.
Il est temps de sonner l’alarme
Si on veut la sauvegarder.

Accrochées au portemanteau
D’un ciel aux multiples mystères,
Petites particules d’eau
Venez faire un tour sur la Terre.
Venez, venez petits nuages,
Larmoyez sur notre planète,
Notre vieille dame au grand âge
Vous attend pour faire sa toilette…
Maurice PASTURIN
(12/2012)



 
« LE PERE LACHAISE »

                                                            
 
A l’est de Paris, se trouve un cimetière
Appelé Père Lachaise, le confesseur du Roi Soleil,
Où les défunts de France et de l’Europe entière
Viennent élire domicile pour leur dernier sommeil.
Ce refuge pour âmes aux destins anodins,
Aux destinées célèbres emportant leurs arcanes,
Ce lieu de sépulture, ce cimetière-jardin
A la superficie d’la Cité Vaticane
.

Voici très bientôt deux cents ans,
Que le cimetière réputé
Offre aux bataillons de gisants
Une place pour l’Eternité.
Les pensionnaires des mausolées,
Des chapelles et des caveaux,
Sont en transit pour s’envoler
Dans l’azur d’un monde nouveau.

L’enclos du Père Lachaise a ses rites nocturnes,
Ses us et coutumes hérités du passé.
Il a ses mots de passe, ainsi qu’ses codes diurnes,
Ses messages secrets qui nous sont adressés.
Dès que la nuit descend sur ce havre de paix,
Tout un monde insolite l’envahit sans respect,
Laissant dans les allées, autour des monuments,
Mégots,  tickets d’métro et restes d’aliments.

Si les cadavres pouvaient parler
Sur la presqu’île des allongés,
S’ils pouvaient se rebeller
D’être ainsi toujours assiégés,
L’armée des Ombres dominante,
Avec son million de défunts,
Repousserait impressionnante
Toutes ces tribus d’importuns.

Le Père Lachaise est un grand livre où sont écrits
D’incroyables histoires, de légendaires récits
Que ne peut oublier la mémoire collective.
Malgré le temps qui passe, la pensée est captive.
Qu’ils soient acteurs, chanteurs, écrivains, musiciens,
Savants, peintres, poètes ou bien politiciens,
Les souvenirs liés à tous ces personnages
Conduisent le promeneur à un pèlerinage.

Pour les visiteurs, les touristes,
Plusieurs circuits sont proposés,
Des itinéraires insolites
Au parcours bien organisé.
Ainsi, de monuments en stèles,
Le spectacle n’est jamais le même,
Selon la randonnée mortelle
Dans la nécropole du 20ème.

Aux pieds d’Euterpe, la muse de la musique,
Chopin hérite de  zlotys, fleurs et partitions,
Héloïse et Abélard, sous un dais gothique,
Reçoivent des messages chargés d’affection.
Musset attend toujours que son saule riverain
Veuille enfin bien pousser pour lui faire un peu d’ombre,
Delacroix, sur sa roche, trône en souverain
Sur un’rangée de tombes alignées en surnombre.

Pierre Brasseur, Modigliani,
Avec Méliès, jouent aux tarots,
Tandis que, plus loin, Mouloudji
Arrose ses coquelicots.
Sous un menhir de granit,
Dressé sur un socle marbré,
Guillaume Apollinaire médite
Sur tous ceux qui l’ont inspiré.

Au sous-sol du Columbarium,
Maria Callas, la cantatrice,
Vocalise sur un podium
Devant quelques admiratrices.
Non loin, Grappelli au violon,
Jo Privat à l’accordéon,
Font danser leurs nouveaux amis
Do-sol-fa-la-si-do-ré-mi

Dans ce centre d’accueil où ils sont résidents,
Entre l’humus humide, le cyprès au cœur tendre,
Ministres, généraux, prélats, rois, présidents,
Si haut qu’ils soient montés, finissent par des Cendres...
Maurice PASTURIN
(02/2001)




 
Cimetière du Père Lachaise – 16 rue du Repos – PARIS 20ème
(François d’AIX de LA CHAISE – 1624/1709)

Cinq mille arbres – une centaine de chats abandonnés – 1 million de défunts –
44 hectares (la superficie du Vatican) – 80.000 monuments –
97 divisions (autant que de départements nationaux)

 
Les places sont chères, mais c’est pour la vie Deux mètres carrés en bordure : 6.843,03 euros. Deux mètres carrés à l’intérieur : 4.206,92 euros. La 11ème et la 24ème division tiennent le haut du pavé. La 96ème et la 92ème sont plus déshéritées. Parfois, on assiste à une véritable foire d’empoigne : ainsi a-t-on vu, au cimetière Montmartre, les ossements de Fragonard abruptement expulsés pour laisser place à la sépulture de François Truffaut. Parfois, l’occis gêne.
 
(Novembre 2000)
 
 



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