

Si t’avais pas téléphoné
Ce matin du vingt-cinq novembre,
La vie m’aurait abandonné
Quelque part dans un coin de chambre.
Si tu n’avais pas appelé
Le numéro 15 en urgence,
La mort se serait installée
Au chevet de mon existence.
Assis, debout ou allongé,
J’avais du mal à respirer,
Mon petit coeur usé, âgé,
Etait sur le point d’expirer.
Etouffant littéralement,
Le son d’ma voix se transformait
En un râle, un gémissement,
Ma fin approchait désormais.
Ainsi mon âme dévoilée,
Dénudée d’son habit terrestre,
Se serait alors envolée
Là-haut pour l’Paradis terrestre.
En quelques fractions de secondes,
Au bras de la Grande Faucheuse,
Elle aurait découvert ce monde
Où la vie reste mystérieuse.
Mais mon Ange gardien veilla
A mon étoile pâlissante,
Ton coup de fil éveilla
Une espérance renaissante.
Au risque d’être imprudente
L’ambulance tout aussitôt,
Gyrophare, sirène stridente,
M’emmena très vite à l’hosto.
Ainsi grâce à ton coup de fil
De cette matinée d’automne,
Ma vie qui n’tenait qu’à un fil
Danse à présent le charleston.
Telle une partie de poker
Au casino de mes vieux jours,
Mon coeur, aidé d’un pacemaker,
Joue à prolonger son séjour.
Si t’avais pas communiqué
Avec le SAMU, qu’il accourt,
La Camarde m’aurait embarqué
Pour son odyssée au long cours.
Si t’avais pas téléphoné
Ce matin du vingt-cinq novembre,
La vie m’aurait abandonné
Quelque part dans un coin de chambre.
Maurice PASTURIN
(12/2014)