Le_Trait_d'Union



 




Si t’avais pas téléphoné
Ce matin du vingt-cinq novembre,
La vie m’aurait abandonné
Quelque part dans un coin de chambre.
Si tu n’avais pas appelé
Le numéro 15 en urgence,
La mort se serait installée
Au chevet de mon existence.


Assis, debout ou allongé,
J’avais du mal à respirer,
Mon petit coeur usé, âgé,
Etait sur le point d’expirer.
Etouffant littéralement,
Le son d’ma voix se transformait
En un râle, un gémissement,
Ma fin approchait désormais.


Ainsi mon âme dévoilée,
Dénudée d’son habit terrestre,
Se serait alors envolée
Là-haut pour l’Paradis terrestre.
En quelques fractions de secondes,
Au bras de la Grande Faucheuse,
Elle aurait découvert ce monde
Où la vie reste mystérieuse.

Mais mon Ange gardien veilla
A mon étoile pâlissante,
Ton coup de fil éveilla
Une espérance renaissante.
Au risque d’être imprudente
L’ambulance tout aussitôt,
Gyrophare, sirène stridente,
M’emmena très vite à l’hosto.

Ainsi grâce à ton coup de fil
De cette matinée d’automne,
Ma vie qui n’tenait qu’à un fil
Danse à présent le charleston.
Telle une partie de poker
Au casino de mes vieux jours,
Mon coeur, aidé d’un pacemaker,
Joue à prolonger son séjour.

Si t’avais pas communiqué
Avec le SAMU, qu’il accourt,
La Camarde m’aurait embarqué
Pour son odyssée au long cours.
Si t’avais pas téléphoné
Ce matin du vingt-cinq novembre,
La vie m’aurait abandonné
Quelque part dans un coin de chambre.

 
Maurice PASTURIN
(12/2014)


 




Il cachait bien sa façon d’être
Cet homme au sourire avenant,
Il savait si bien faire admettre
Ses balivernes à tout venant.
En lui accordant leur confiance,
Il s’arrangeait pour que les gens,
Ainsi, sans la moindre méfiance,
Soient plumés de leur argent.

Sous des apparences aimables
Dissimulant sa fourberie,
Cet individu méprisable
Usait de sa sournoiserie
Pour faire du tort, chercher à nuire
A la moindre des occasions.
Le bougre qui savait séduire
Avait de la persuasion.

Bien sûr, par leur naïveté
A croire cet escroc sans scrupule,
Bien sûr, par leur crédulité
Dont sut abuser la crapule,
Tout’ces victimes du salopard
N’ont jamais eu la clairvoyance
De ces manigances, traquenards
Ayant pour but la malveillance.
Avec son don charismatique
Et son bagout qu’étaient innés,
Notre salaud, bien sympathique,
Aura des tas de gens ruinés…
Jusqu’à ce jour où le filou,
Prit à son piège d’arnaqueur,
Se jeta dans la gueule du loup,
Un vieux flic jouant l’escroqueur.

Cueilli Espace Brassens à Sète,
En plein travail de duperie,
Le fourbe aux multiples facettes,
Champion de la supercherie,
Désormais derrière les barreaux,
En compagnie de sa conscience,
Pourra méditer sur l’escroc
Qui dupait avec éloquence.

Comment devint-il malhonnête,
Lui qui avait l’coeur sur la main !
Pourquoi l’adolescent honnête
Quitta un jour le droit chemin !
Questions qu’il pourra se poser
Car le salaud bien sympathique,
Toujours prêt à duper, blouser
Reste quelqu’un d’énigmatique…


 
Maurice PASTURIN
(02/2015)
 
 



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