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Décès de Sylvie Joly, pionnière du "one woman show" et reine du pince-sansrire

Par AFP le 04 septembre 2015
La comédienne et humoriste Sylvie Joly, atteinte de la maladie de Parkinson, s'est éteinte vendredi 4 septembre 2015 à 80 ans.

Célèbre pour ses "one woman shows" drôles et féroces à souhait, inspiratrice de nombreux comiques, la comédienne et humoriste Sylvie Joly s'est éteinte vendredi à 80 ans après une carrière de plus de 40 ans interrompue par la maladie de Parkinson.

"Sylvie souffrait d'une maladie de Parkinson sévère, qui n'est pas forcément mortelle. Elle s'est
éteinte d'un arrêt cardiaque en fin de nuit, à notre domicile à Paris", a déclaré à l'AFP son mari
Pierre Vitry.

Admiratrice de sa grande aînée Jacqueline Maillan, Sylvie Joly a inspiré de nombreux comiques dont Muriel Robin, Florence Foresti ou Pierre Palmade, son filleul de théâtre, dont elle avait mis en scène le premier spectacle.

Née le 28 octobre 1934 à Paris dans une famille nombreuse, la comédienne a une jeunesse turbulente: "Les pauvres bonnes soeurs, je leur en ai fait voir!". Elle est éjectée de sept institutions religieuses.

Ce qui ne l'empêche pas, sous la pression familiale, d'être pendant cinq ans avocate dans le cabinet parisien de Me Jacques Isorni, le défenseur de Pétain.

Passée la trentaine, elle change de vie et s'inscrit au cours Simon, tout en lançant le premier dépôtvente de vêtements chics de la capitale. Cette idée s'avère excellente - Brigitte Bardot y va souvent - mais ne la détourne pas de son rêve: monter sur les planches.

Dès lors, elle alterne cinéma et théâtre. Mais c'est avec ses sketches iconoclastes, où elle fustige le politiquement correct, que "la lionne", son surnom, remplit les salles.

Son ironie cinglante s'exprimait à merveille dans ses "one woman shows", exercice dont elle est une pionnière, avec "Show bourgeois", "La si jolie vie de Sylvie Joly", "La cigale et la Joly", "Ne riez jamais d'une femme qui tombe" ou "La vie, c'est pas de la rigolade".

Le travail d'écriture et de mise en scène était réalisé par des proches, dont sa soeur Fanny et, au début, son frère Thierry.

- 'Nominationnée aux escarres' -


Grande, charpentée, pétillante sous ses boucles blondes, elle était souvent habillée en rose, sa couleur fétiche.

Elle était, dans ses sketches, irrésistible en fofolle chic, "duduche" du 16e arrondissement, productrice de télé hystérique, postulante malchanceuse au permis de conduire, vieille strip-teaseuse ou même "nominationnée aux escarres" (sic). Avec elle, la situation la plus banale devenait drolatique. Et elle savait mieux que personne moquer les travers de ses contemporains.

Devenue au fil des ans une icône homosexuelle, Sylvie Joly ne pensait pas qu'il existait un humour féminin: "Une femme snob, c'est pareil qu'un homme snob, un imbécile pareil qu'une imbécile et l'humour, c'est l'humour." Mais, assez pudique, finalement tendre avec les personnages qu'elle croquait, fidèle à son public et à son style, elle se fixait des limites, incapable de faire rire de la souffrance des autres.

Au cinéma, elle a travaillé avec de grands réalisateurs comme Yves Robert ("Salut l'artiste"), Bertrand Blier ("Les valseuses", "Préparez vos mouchoirs"), Jean-Pierre Mocky ("Le miraculé", "Les saisons du plaisir"), Claude Lelouch ("Les misérables") ou Jean-Marie Poiré ("Ma femme s'appelle Maurice"). Mais, de son propre aveu, le cinéma ne lui a jamais apporté le rôle dont elle rêvait. Elle a aussi tourné pour de nombreux téléfilms.

Au théâtre, qu'elle aimait sans réserve, Sylvie Joly a joué dans des pièces de Ionesco, Tchekhov ou Marivaux et a été dirigée par Tania Balachova ou Georges Wilson.

A quelques jours de ses 76 ans, elle avait révélé dans son autobiographie être atteinte de la maladie de Parkinson.

"En roulant sur une piste cyclable, je ne peux m’empêcher de mettre vingt fois le pied à terre. Je consulte et de généraliste en spécialiste, tombe un diagnostic comme le ciel qui menaçait toujours de tomber sur la tête des Gaulois!", écrit-elle dans "C’est votre vrai nom?" (Flammarion).

"Syndrome parkinsonien. Rassurez-vous, ce n’est pas contagieux!" lui dit le médecin. "Ah, c’est quand même une merde!" rétorque-t-elle. "Mais, un beau jour, je me casse le col du fémur et là, le syndrome s’est mis à m’attaquer sec..."



Figure de la chanson française, Guy Béart est mort

Par AFP le 16 septembre 2015?
Guy Béart, figure de la chanson française et auteur de "L'eau vive" est mort mercredi 16 septembre 2015 à Garches (Hauts-de-Seine).

Guy Béart, figure de la chanson française et auteur de "L'eau vive", succès appris par des générations d'enfants, est mort mercredi matin à Garches (Hauts-de-Seine) où il résidait, à l'âge de 85 ans, a annoncé son attaché de presse à l'AFP.

"Je viens d'avoir ses filles au téléphone, il est décédé ce matin en allant chez le coiffeur. Il est tombé sur le trottoir, il n'a pas pu être ranimé", a indiqué Fabien Lecoeuvre, confirmant une information du Parisien. Le chanteur, père de la comédienne Emmanuelle Béart, avait fait ses adieux à la scène en janvier dernier.

Né le 16 juillet 1930 au Caire, fils d'un expert-comptable, Guy Béart, de son vrai nom Béhart, a passé son enfance au Proche-Orient, en Italie, en Grèce.

A son arrivée en France, il exerce divers métiers (copiste de musique, professeur de mathématiques, ingénieur des ponts et chaussées) tout en écrivant des chansons pour Patachou ("Bal chez Temporel"), Zizi Jeanmaire ("Il y a plus d'un an", "Je suis la femme") ou Juliette Gréco ("Qu'on est bien").

Guy Béart finit par se lancer lui-même dans la chanson dans des cabarets parisiens. En 1957, il enregistre son premier disque. Un an plus tard, "L'eau vive", composée pour le film du même nom de François Villiers, avec des dialogues de Jean Giono, lui vaut un succès populaire. La même année, il découvre l'Olympia où il a fait en janvier dernier, près de 60 ans plus tard, ses adieux.

La voix voilée, s'accompagnant à la guitare, Guy Béart chante des textes souvent poétiques, parfois mélancoliques. Cet "amoureux du verbe", qui créé sa propre maison de production en 1963, interprète "Il n'y a plus d'après", "Chandernagor", "Couleurs vous êtes des larmes", "Les grands principes", "À Amsterdam", "Les souliers", "Poste restante", "Le grand chambardement", "La vérité"....

Guy Béart est également auteur et producteur des émissions télévisées "Bienvenue" de 1966 à 1972. Atteint d'un cancer dans les années 1980, il s'éclipse quelque temps avant de refaire surface au milieu des années 1990. Son dernier album studio en date, "Le meilleur des choses", est paru en 2010.

Guy Béart a publié un recueil de poésies ("Couleurs et colères du temps", 1976) et deux autres
livres ("L'espérance folle", 1987 et "Il est temps", 1995). Il était Chevalier de la Légion d'honneur et père de deux filles, dont la comédienne Emmanuelle Béart qu'on avait entendu fredonner sa chanson "Il n'y a plus d'après" pour le président François Hollande à l'occasion de la Fête de la musique en juin dernier.

Une des plus belles plumes de la chanson française nous quitte aujourd’hui.

C’est avec une immense tristesse que la Sacem a appris la disparition de Guy Béart.
Auteur et compositeur, mais aussi réalisateur, Guy Béart était membre de la Sacem depuis plus de soixante ans et y avait déposé plus de 300 oeuvres qu’il avait pratiquement toutes écrites et composées seul. Un répertoire considérable défiant le temps, nourrissant nos imaginaires, désormais gravé dans nos mémoires…

Poète et mélodiste, intemporel, populaire et délicat, Guy Béart a notamment signé les célèbres : L’eau vive, Il n’y a plus d’après, La vérité, Frantz - interprété en duo avec Marie Laforêt - À Amsterdam, Les grands principes, Le Quidam, Les couleurs du temps, Le grand chambardement…

Homme de culture passionné par les sciences, l’astronomie, la philosophie, les religions, la politique - en un mot, la marche du monde -, figure de la société du spectacle, Guy Béart mariait la tradition – le dépouillement de ses enregistrements, la simplicité apparente de ses compositions, l’universalité de son propos en témoigne - à la modernité, par ses idées, ses thèmes, ses images. Ses oeuvres regorgeaient d’étoiles, de lunes et d’espérances en même temps que d’alcôves, de regrets et de grands sentiments. Elles nous parlaient d’amours, de couleurs et de vérité, incarnant un style mémorable, comme pouvait l’être sa voix.

Sa carrière fut immense. Né en 1930 au Caire, Guy Béart eut une enfance voyageuse, parcourant la Grèce, l’Italie, le Mexique, les États-Unis… puis le Liban, où il vécut plusieurs années et obtint son baccalauréat. À l’âge de 17 ans, il arrive seul à Paris et rentre à Henri IV, puis à l’École nationale des Ponts et Chaussées. Il devient ingénieur spécialisé et exerce ce métier pendant quelques années. Bâtisseur le jour, artiste la nuit, Guy Béart n’a jamais cessé d’écrire et de composer.



 
Dès 1952, il n’est pas rare de le voir tester ses chansons dans les bistrots chantants du quartier Latin : à l'Escale, où il applaudit Hugues Aufray ou des groupes sud-américains,au Port du Salut, où il croise Jean Yanne, Pierre Doris et Raymond Lévesque, Juliette Gréco et Sacha Distel, ou encore à La Colombe où Jean Ferrat débutera, un an après Béart, et où viennent également Roland Petit et Zizi Jeanmaire. À cette époque, il réintroduit une tradition disparue depuis 1930 : faire chanter le public. Dès 1957, les textes de Guy Béart  sont chantés par Zizi Jeanmaire, Juliette Gréco, Patachou, Philippe Clay, Hélène Martin, Les Trois Ménestrels et beaucoup d'autres. En 1958, il reçoit le Grand prix du disque français de l’Académie Charles Cros pour son premier disque dans lequel figure Bal chez Temporel. La même année, L'Eau vive, chanson du film éponyme réalisé par François Villiers à partir du roman de Jean Giono est numéro 1 des ventes durant 52 semaines. Guy Béart se produit à Bobino, à l’Olympia, multiplie les tournées…. Il enregistre de nombreux 45 tours, jalonne sa carrière et nos vies de disques majeurs.

En 1964, il rompt son contrat avec Philips et devient, avec talent et audace, le premier artiste à s’autoproduire.

Pendant plusieurs années, de 1963 à 1970, Guy Béart produit et anime une émission de télévision « Bienvenue chez Guy Béart », où il invite de nombreux artistes parmi lesquels notamment Duke Ellington, Simon et Garfunkel…
En 1980, il compose la musique du film Le grand Poucet de Charles-Henri Lambert, dans lequel joue sa fille, Emmanuelle Béart.
Écrivain, Guy Béart fut honoré du Prix Balzac en 1980 pour L’espérance folle, ouvrage dans lequel il évoque la maladie.

En 1994, l’Académie Française lui décerne la Médaille de la Chanson pour l’ensemble de son oeuvre.
Son dernier album, Le Meilleur des choses, date de 2010. Son dernier Olympia, où il rencontre, une fois encore, un très grand succès, a eu lieu au mois de janvier dernier…
Aujourd’hui, avec un très profond respect et une réelle admiration, la Sacem rend hommage à celui à qui elle a décerné le Grand Prix de la Chanson française en 1987. Avec ses yeux turquoise, sa voix rauque et son éternelle guitare « sèche », Guy Béart restera dans nos mémoires. Il était un ami de la maison des auteurs, un défenseur du droit d’auteur et de la création.

« Guy Béart, un poète aux mélodies éternelles sur lesquelles le temps n’a pas d’emprise » Laurent Petitgirard, Président du Conseil d’administration de la Sacem

« C’est le dernier des quatre B qui s’en va : Brassens, Bécaud, Brel et Béart. Guy a su toute sa vie réussir, avec des textes raffinés et des mélodies limpides, de vraies chansons populaires » Claude Lemesle, Président d’honneur de la Sacem

Publié le 16 septembre 2015

 
 
 



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