Dès 1952, il n’est pas rare de le voir tester ses chansons dans les bistrots chantants du quartier Latin : à l'Escale, où il applaudit Hugues Aufray ou des groupes sud-américains,au Port du Salut, où il croise Jean Yanne, Pierre Doris et Raymond Lévesque, Juliette Gréco et Sacha Distel, ou encore à La Colombe où Jean Ferrat débutera, un an après Béart, et où viennent également Roland Petit et Zizi Jeanmaire. À cette époque, il réintroduit une tradition disparue depuis 1930 : faire chanter le public. Dès 1957, les textes de Guy Béart sont chantés par Zizi Jeanmaire, Juliette Gréco, Patachou, Philippe Clay, Hélène Martin, Les Trois Ménestrels et beaucoup d'autres. En 1958, il reçoit le Grand prix du disque français de l’Académie Charles Cros pour son premier disque dans lequel figure Bal chez Temporel. La même année, L'Eau vive, chanson du film éponyme réalisé par François Villiers à partir du roman de Jean Giono est numéro 1 des ventes durant 52 semaines. Guy Béart se produit à Bobino, à l’Olympia, multiplie les tournées…. Il enregistre de nombreux 45 tours, jalonne sa carrière et nos vies de disques majeurs.
En 1964, il rompt son contrat avec Philips et devient, avec talent et audace, le premier artiste à s’autoproduire.
Pendant plusieurs années, de 1963 à 1970, Guy Béart produit et anime une émission de télévision « Bienvenue chez Guy Béart », où il invite de nombreux artistes parmi lesquels notamment Duke Ellington, Simon et Garfunkel…
En 1980, il compose la musique du film Le grand Poucet de Charles-Henri Lambert, dans lequel joue sa fille, Emmanuelle Béart.
Écrivain, Guy Béart fut honoré du Prix Balzac en 1980 pour L’espérance folle, ouvrage dans lequel il évoque la maladie.
En 1994, l’Académie Française lui décerne la Médaille de la Chanson pour l’ensemble de son oeuvre.
Son dernier album, Le Meilleur des choses, date de 2010. Son dernier Olympia, où il rencontre, une fois encore, un très grand succès, a eu lieu au mois de janvier dernier…
Aujourd’hui, avec un très profond respect et une réelle admiration, la Sacem rend hommage à celui à qui elle a décerné le Grand Prix de la Chanson française en 1987. Avec ses yeux turquoise, sa voix rauque et son éternelle guitare « sèche », Guy Béart restera dans nos mémoires. Il était un ami de la maison des auteurs, un défenseur du droit d’auteur et de la création.
« Guy Béart, un poète aux mélodies éternelles sur lesquelles le temps n’a pas d’emprise » Laurent Petitgirard, Président du Conseil d’administration de la Sacem
« C’est le dernier des quatre B qui s’en va : Brassens, Bécaud, Brel et Béart. Guy a su toute sa vie réussir, avec des textes raffinés et des mélodies limpides, de vraies chansons populaires » Claude Lemesle, Président d’honneur de la Sacem
Publié le 16 septembre 2015