LE CHANTRE DU SLAM FRANÇAIS Beaucoup l’ont découvert au tout début de l’année 2006, lors du spectacle d’Édouard Baer, La folle et véritable vie de Luigi Prizzoti. Appuyé sur une béquille, il déclamait ses vers avec fougue.
Drôle de bonhomme de 1 mètre 94. En mars 2006 sortait son premier album, Midi 20, qui consacrait le genre slam en France. À mi-chemin entre hip-hop et poésie orale, cette discipline l’a happé un soir de 2003, dans un bar africain dans un bar de la Porte Clichy où il accompagnait un ami: «J’ai vu des gens slamer pend ant deux heures: des vieux, des jeunes, des hommes, des femmes, tous d’origines différentes. J’ai pris une claque. Il y avait là des choses drôles, légères, mais aussi des textes plus engagés. Ils se revendiquaient tous comme poètes, ce qui m’a fait réaliser que la poésie pouvait être autre chose, elle qui me semblait ringarde, à l’école». La nuit même, il écrit son premier texte, et attend la séance mensuelle suivante avec impatience. Le jour J, le public est captivé par ses mots. On lui demande son nom de scène, il répond en plaisantant Grand Corps Malade, calqué sur les patronymes sioux. Il lui restera.
Du sport au slam
Né en 1977 au Blanc-Mesnil, Fabien Marseaud se destine au sport qu'il pratique avec passion dans les clubs du 93. Le bac littéraire en poche, il obtient un Deug en sciences et techniques des activités physiques et sportives afin de pouvoir l’enseigner. Or, le 16juillet 1997, il plonge dans une piscine manquant d’eau et en ressort tétraplégique. Il passe un an en centre de rééducation : «Malgré des moments de doute, j’ai combattu. Mon passé de sportif m’a sans doute beaucoup aidé, j'avais une excellente connaissance de mon corps, une habitude de l’effort…». Quelques mois plus tard, il a affronté l’épreuve et se tient debout. À l’aide d’une béquille, mais il est bel et bien debout. Durant les trois ans qui suivent sa découverte du slam, il écrit et écume les scènes locales, les festivals de poésie et de culture urbaine, monte avec des amis le Cercle des poètes sans instru. Souhaitant garder une trace de ses performances, il confectionne des maquettes avec Nicolas Séguy, qui met ses textes en musique. Un soir au Réservoir, il est repéré par le producteur Jean-Rachid, qui a eu «la folie de se dire que mon slam pouvait être grand public».
Ce qui a été le cas, avec le soutien de Valéry Zeitoun, alors à la tête du label AZ chez Universal. "Je l'ai à peine cherché et ça a marché, les gens y croyaient, j'était invité en télévision, 700 000 exemplaires vendus en une année…»
Depuis, le succès ne se dément pas, avec Enfant de la ville (2008), 3 e temps (2010),
Funambule et des tournées durant pas moins de deux ans! Marié et père de deux enfants, Fabien prévoit cinq à dix dates par mois afin d'être à la maison, profiter de sa famille et bien sûr, écrire, sa source d'énergie naturelle: «Dix ans, cinq albums, un livre… mais dix ans de concerts avant tout. J’ai commencé le slam sur scène; chacun de mes albums est destiné au live.» Et rien ne peut l’en éloigner, pas même les derniers attentats du 13 novembre: «Plus que jamais, il faut lever la tête. Dès le lendemain du 13novembre, je suis monté sur scène, même si cette décision a été difficile. Le public était là aussi, ce qui prouve que nous avions raison. Ils veulent qu’ on panique, qu’on se divise, qu’on exerce des tensions. Pour ma part, je souhaite continuer à offrir aux gens de l’émotion et du rire, comme des larmes.»
Il nous restera ça
Son dernier projet en date est hautement ambitieux. Grand Corps Malade a imposé à des artistes francophones une phrase, «Il nous restera ça», à glisser dans leurs textes. Une sentence à la fois nostalgique et tournée vers l’avenir grâce à l’emploi du futur. Encore un challenge, donc. Mais beaucoup ont joué le jeu: Charles Aznavour, Jeanne Cherhal, Richard Bohringer, Luciole, Ben Mazué, Hubert-Félix Thiéfaine, Erik Orsenna et même Renaud, qui n’avait pas tenu la plume depuis longtemps. Faisant la part belle à ses dix invités Grand Corps Malade y apparaît, cependant, plusieurs fois, avec notamment Le temps des poètes, où il rend hommage à ceux qui ont construit son identité musicale: "la chanson à texte écoutée par mes parents a nourri mon enfance : Brel, Bras sens, Renaud, Ferrat, Barbara…C’était avant que je ne découvre le rap français, à l'adolescence car St Denis en est un berceau, et dont j’aimais la richesse d’écriture».
Composé par les talentueux Babx et Angelo Foley, Il nous restera ça bénéficie «d’une m usique assez musclée». «La poésie en 2015, peut se permettre des textures un peu rugueuses, des rythmes électro», s’amuse le chanteur – qui, bientôt, va troquer le micro contre la casquette de coréalisateur. En 2016, il adapte son livre Patients, qui racontait son année en centre de rééducation avec des personnes lourdement handicapées. Le scénario est écrit, le film produit, et le tournage débute en février, aux côtés d’un de ses vieux complices, le cinéaste Mehdi Idir.
Décidément, aucun défi ne semble arrêter Grand Corps Malade.
MAGSACEM 95 -Janvier-Avril 2016
2e édition du Prix Sacem du droit d'auteur
30 mars
La copie privée est-elle une solution du passé ou d'avenir ? 5 finalistes viendront répondre à ce sujet le 30 mars devant un jury présidé par Jacques Toubon.
L’avenir du droit d’auteur est l’un des axes majeurs pour lequel la Sacem s’engage afin de préserver les droits des créateurs mais cet avenir appartient avant tout aux juristes de demain qui en façonneront, par leur pratique, les contours.
Il est donc essentiel que la Sacem, via sa plateforme pédagogique Sacem Université, ouvre ses portes à ces futurs professionnels du droit.
Le prix Sacem du droit d'auteur s’adresse aux étudiants inscrits en Master 2 de Droit de la Propriété intellectuelle ou des Technologies de l’Information et de la Communication pour l’année universitaire 2015-2016.
LE SUJET
La copie privée est-elle une solution du passé ou d’avenir ?
Les étudiants doivent composer un article autour de ce sujet de réflexion.
Un comité rédactionnel, composé de professionnels du droit, a sélectionné les 5 meilleurs articles.
Les 5 finalistes
Le 30 mars 2016, ils viendront présenter leur composition dans l'auditorium de la Sacem devant un jury de personnalités, sous forme d’un Grand Oral (présentation de l’article et questions du jury), à l’issue duquel le meilleur se verra décerner le Prix.
Fanny Duteil Propriété intellectuelle et droit des affaires numériques Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (Paris Saclay).
Pierre-François Euphrasie Droit des administrations des établissements culturels - Droit des créations intellectuelles - Université de Bordeaux
Emilie Fraisse
Master Droit de la création et numérique - Université Paris Sud (Paris Saclay)
Pierre Perot
EFB / Ecole de formation professionnelle des barreaux de la cour d'appel de Paris
Capucine Roque Droit de la propriété intellectuelle appliquée - Université Paris Est Créteil Val de Marne Partenaires - LexisNexis, La Revue communication et commerce électronique. Revue qui couvre tous les aspects juridiques de la communication, quel qu’en soit le support, et qui aide à résoudre les difficultés juridiques nées des nouvelles technologies.
- Revue internationale du droit d’auteur (Rida), revue trimestrielle consacrée au droit d’auteur dans le monde - France Culture Plus, webmédia étudiant lancé en novembre 2012 par France Culture, est une référence pour celles et ceux, notamment étudiants, qui souhaitent accéder gratuitement à des contenus d’exception dans tous les domaines du savoir. Il rend librement accessible la production audiovisuelle des universités, des Grandes Ecoles et des institutions culturelles.