Les nouveaux atouts de l’Aide complémentaire santé au 1er juillet
Par Anne-Marie Le Gall La mutuelle pèse lourd dans votre budget de retraité? Pensez à demander l'Aide complémentaire santé (ACS). À partir du 1er juillet elle ouvre de nouveaux avantages.
François Hollande a promis d’ici à 2017 des mesures pour alléger le coût des complémentaires santé des retraités. Mais il existe d’ores et déjà une aide que les personnes oublient trop souvent de demander: l’ACS (aide pour une complémentaire santé). Elle est d’autant plus intéressante que de nouveaux avantages y sont associés à partir du 1er juillet 2015.
Une aide de quel montant? 550€ par an pour les personnes âgées de 60 ans et plus.
Qui peut en bénéficier? Les personnes dont les ressources ne dépassent pas des plafonds variables selon la composition de la famille. Par exemple:
- 11 670€ (soit 972,50€ par mois) pour une personne vivant seule;
- 17 505€ (soit 1 458,75€ par mois) pour un couple.
Le simulateur en ligne de l’Assurance maladie vous permettra de savoir si vous pouvez prétendre à cette aide. Vérifiez!
Pour quelle mutuelle? À partir du 1er juillet 2015, les nouveaux bénéficiaires de l’ACS ainsi que ceux dont le contrat de mutuelle arrive à échéance à compter de cette date, devront choisir parmi une liste de complémentaires santé sélectionnées par les pouvoirs publics. Rendez-vous sur le site info-acs.fr pour choisir parmi les contrats de mutuelles sélectionnés par l'État en fonction de leur bon rapport couverture/prix.
• Tiers payant, zéro franchise médicale… les autres avantages de l'ACS
À partir de juillet 2015, bénéficier de l’ACS vous donne accès à de nouveaux avantages, à condition de respecter le parcours de soins coordonnés:
- le tiers payant intégral chez le médecin. Vous serez ainsi dispensé d’avancer la part des dépenses remboursées par l’Assurance maladie et par votre complémentaire santé dans la limite des garanties prévues par votre contrat. Auparavant, le tiers payant ne concernait que la part prise en charge par la sécu.
- l’exonération de la participation forfaitaire de 1€ (lors d’une consultation, acte médical, examens…) et des franchises médicales (par exemple: 0,50 € par boîte de médicament délivrée).
L’ACS permet également d’échapper aux dépassements d’honoraires, toujours dans le cadre du parcours de soins coordonnés, quel que soit le médecin consulté, même s'il pratique des honoraires libres (secteur 2), sauf en cas d'exigences particulières de votre part (visite en dehors des heures habituelles de consultation, visite à domicile non justifiée...). Les actes de prothèses dentaires et les traitements d'orthodontie faisant l'objet d'une entente directe, font aussi partie des exceptions non couvertes.
Comment faire jouer ces droits ? Si vous bénéficiez de l’ACS, il vous suffira de mettre à jour votre carte vitale pour que cette information y soit enregistrée et lisible par les professionnels de santé qui ne pourront pas refuser de vous appliquer ces avantages.
Quoi de neuf sur Alzheimer en 2015?
Par Agnès Duperrin le 15 septembre 2015 Que faire pour se mettre à l’abri? Comment accompagner un proche et bénéficier des meilleurs traitements? La Journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer est l'occasion de faire le point.
Avec le Dr Florence Bonté, gériatre responsable de l'hôpital de jour de réadaptation à la Fondation Sainte-Marie à Paris.
1/Des facteurs de risque et de prévention confirmés
Bénéficier d'un cerveau alerte, les professionnels parlent de "bonne réserve cognitive", reste un atout pour éviter ou retarder la maladie d'Alzheimer. Selon une nouvelle étude publiée en 2015, avoir de bonnes notes à l'école à l'âge de 9/10 ans est par exemple de bon pronostic pour y échapper. L'importance de l'activité physique ne se dément pas, tout comme l'absence de facteurs de risques cardio-vasculaires (hypertension, cholestérol, surpoids...), bref tout ce qui favorise une bonne oxygénation du cerveau. Le rôle du diabète est également confirmé: il multiplie par quatre à dix le risque de développer la maladie.
La prévention est efficace, affirme le Dr Florence Bonté, et explique un nombre de malades en voie de stabilisation. L'étude Finger menée en Finlande et publiée en mars 2015 confirme l’intérêt des activités physiques et sociales et d’une bonne hygiène de vie (alimentation variée et équilibrée, absence de tabac et d'alcool...) pour garder un cerveau alerte.
2/Des traitements toujours à l'étude
Aucun traitement miracle n'a encore vu le jour, mais deux études en cours suscitent l'intérêt des professionnels. Elles visent à trouver un médicament agissant non pas sur les symptômes mais sur la maladie elle-même. Il faudra probablement plusieurs années pour pouvoir en bénéficier.
En attendant, il reste les thérapies non médicamenteuses, très utilisées par les professionnels qui constatent que cela apaise les patients: art-thérapie, thérapies corporelles, atelier cuisine, présence d'animaux de compagnie, jardinage...
3/Un dépistage plus précis
L'imagerie cérébrale permet désormais de visualiser les plaques amyloïdes symptomatiques de la maladie. Encore réservés à la recherche, ces examens facilitent le recrutement de volontaires pour mener des études cliniques. Des essais de dépistage par tests salivaires sont également à l'étude.
4/Un immense besoin d'accompagnement des aidants
L'arrivée massive des baby-boomers explique des projections à 2020 de 1,3 million de malades probables. Aujourd'hui, avec 860 000 malades par an, la maladie d'Alzheimer reste la première cause de démence après 50 ans, et la quatrième cause de mortalité en France. Après 65 ans, une personne sur dix est touchée. En comptant les aidants, ce sont plus de trois millions de personnes qui vivent au quotidien avec cette pathologie et qui restent encore trop souvent isolées. Les proches, dont deux sur trois sont retraités, ont besoin d’être accompagnés pour ne pas craquer. Aujourd’hui un sur deux développe une dépression et le risque de maltraitance est réel tant la vie quotidienne peut être compliquée. Les ateliers proposés en hôpital de jour comme celui de la Fondation Sainte Marie à Paris (XIVe) sont une réponse pour découvrir les outils d’un bon accompagnement: désamorcer les crises, prendre du recul, partager les expériences…
Un accompagnement à domicile peut également être mis en place. Les médecins spécialistes et les associations de patients sont de bons conseils pour trouver les relais à proximité de chez soi. La journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer est également l’occasion de découvrir les initiatives locales et de mieux comprendre la maladie.