Autre nouveauté, la possibilité de passer la nuit à l’hôtel ou dans une maison d’accueil. C’est le cas de La Pasquière à un jet de tramway du CHU Montpellier.
• Ça marche comment?- L’équipe médicale la propose selon l’acte médical, le patient, et son environnement.
- Le patient doit être volontaire.
- Il est informé en détail avant l’opération des consignes à respecter (arrivée à jeun, douche préalable...), et reçoit un numéro de téléphone disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre (mais il est rarement utilisé)...
- Il ne sortira que s’il peut marcher seul et s’il ne souffre pas.
- L’équipe médicale s’assure dans les jours qui suivent que tout va bien.
• Pour quelles pathologies?- 43 gestes chirurgicaux peuvent en bénéficier. Parmi les plus fréquents: les opérations des yeux (90% des cataractes), des dents, l’arthroscopie du genou, la chirurgie des varices et du canal carpien (main). Et aussi: les chirurgies vasculaires, gynécologiques,hernies, thyroïdes, vésicules biliaires...
- De plus en plus de cancérologues y recourent, notamment pour le cancer du sein. • Ça change quoi?
- Le risque de contracter une maladie nosocomiale est minoré: une personne affaiblie par le choc opératoire y est particulièrement vulnérable.
- La récupération est accélérée: à domicile, le convalescent mange mieux et reprend plus vite ses activités. C’est un cercle vertueux: se relever rapidement aide à garder de bons muscles, évite les infections pulmonaires et les phlébites fréquentes en position allongée.
- Les patients les plus fragiles sont mieux protégés: sortir de son cadre familier déstabilise notamment les malades d’Alzheimer et les personnes âgées.
• Les services de retour à domicile étendus aux seniors
Le programme d'accompagnement du retour à domicile (Prado) raccourcit l'hospitalisation.
• La nouveauté
Proposé par l'Assurance maladie dans les maternités, il est désormais développé en direction des seniors.
• Ça marche comment?
- Sur proposition de l’équipe médicale, un conseiller de l’Assurance maladie organise les soins et la rééducation à domicile avec le médecin traitant, le kinésithérapeute, l’infirmière libérale, l’aide à domicile...
- Le patient doit être volontaire.
- Il n’y a pas de limite d’âge.
• Pour quelles pathologies?
- Après une opération orthopédique (prothèse de la hanche, du genou).
- Après une décompensation cardiaque.
- En cas de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
• Ça change quoi?
- Le casse-tête de l’organisation ne repose plus sur le patient et ses proches.
- Les réhospitalisations liées à une complication ou une rechute sont plus rares.
- Les séances de kinésithérapie démarrent plus rapidement: en moyenne deux jours et demi après la sortie contre quatre jours et demi, et un meilleur suivi des prescriptions médicamenteuses.
• L'hospitalisation à domicile de plus en plus fréquente
L’HAD consiste à apporter à domicile ou en Ehpad les soins prescrits par le médecin de ville ou l’hôpital en cas de maladie grave ou chronique (intraveineuses, assistance respiratoire...) avec la même sécurité et prise en charge de la douleur qu’à l’hôpital.
• La nouveauté
Élargir la cible. Objectif: doubler l’activité d’ici 2018. "Elle se développe vite notamment en cancérologie, qui représente désormais un tiers de notre activité", note Agnès Pichot, directrice de l’HAD Nantes et sa région.
• Ça marche comment?
- Elle s’organise à la demande d’un médecin ou du malade.
- Le patient et ses proches, volontaires, sont au besoin formés par l’équipe médicale - Les fournitures (lit, compresses...) et les médicaments sont livrés à domicile.
- Le médecin coordinateur supervise la prise en charge et organise les soins en discussion avec le patient et ses proches: qui intervient? Quand? Un dossier de liaison rassemble les interventions de chacun: infirmière, kiné, orthophoniste...
- Le médecin traitant reste le référent médical et se rend souvent au chevet du patient.
- Une astreinte téléphonique infirmière est disponible nuit et jour pour organiser des soins complémentaires en cas de besoin ou une hospitalisation classique.
- Les soins sont pris en charge par la Sécurité sociale comme à l’hôpital.
• Pour quelles pathologies?
- Elle est souvent demandée pour des pansements complexes (complications de diabète, escarres) et par des patients en fin de vie.
- En cas de troubles respiratoires, cancers, maladies neurologiques (Parkinson, sclérose en plaques, maladie de Charcot), séquelles d’accident vasculaire cérébral...
• Ça change quoi?
- Elle évite 20% des hospitalisations et les raccourcit dans 39% des cas (Drees, 2014).
- Elle améliore la récupération et le confort de vie.
• L'hôpital, une école de santé
L’idée que chacun peut améliorer son état de santé est admise. "Nous le voyons sur le terrain", note Emmanuelle Arfé, cadre de santé à l’Oncopole de Toulouse. Et cela ne se limite pas à suivre scrupuleusement l’ordonnance prescrite. Pratiquer une activité physique régulière est aussi important pour stabiliser un diabète que les médicaments et est un facteur préventif de cancer. Impossible de se protéger d’une récidive d’infarctus sans abandonner le tabac... Par ses choix, le patient infléchit l’évolution de la maladie.Mais changer une habitude est loin d’être facile!
• La nouveauté
L’hôpital organise désormais des formations adaptées à de nombreuses pathologies. Et parce que rien ne remplace le partage d’expériences, les malades sont sollicités: c’estl’objet de l’éducation thérapeutique, inscrite dans la loi Hôpital, patients, santé, territoires(HPST), et du patient expert. Éric Balez, 51 ans, s’y est formé."Celui qui sait comment améliorer sa vie quotidienne peut apporter beaucoup à un nouveau malade", explique l’auteur du dynamique Patient expert: mon témoignage face à la maladie chronique (éd. Odile Jacob, 2015).
• Comment ça marche ?
- Ces formations sont très variées, du cours de cuisine au réentraînement à la marche, des ateliers techniques (injection, bandage, soins des pieds...) aux groupes de parole...
- Elles sont dispensées sur place, à distance ou ailleurs (dans un café pour les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin).
• Pour quelles pathologies?
- En cas d'insuffisance respiratoire, diabète, asthme, Parkinson, sida, hépatite, arthrose, cancer, dépression...
- Les ateliers, individuels ou collectifs, s'adressent au patient et à ses proches.
• Ça change quoi ?
- Les formations rendent le patient acteur de sa santé
- La partage d'astuces de personnes confrontées aux mêmes difficultés aide à garder le moral, à éviter les complications, et à bien réagir en cas d'urgence
- L'évolution et les complications de la maladie sont mieux maîtrisées.